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OBLOMOFF.

— Où en restait-il ? demanda Zakhare : il ne restait rien.

— Comment ! il ne restait rien ! répondit Oblomoff, je me rappelle très-bien ! Il en restait un morceau gros comme ça.

— Non pas, non, il n’y en avait pas un brin ! répétait Zakhare avec entêtement.

— Si ! dit Élie.

— Non ! répliqua Zakhare.

— Eh bien ! alors achètes-en.

— Donnez-moi de l’argent.

— Prends de la monnaie, là.

— Mais il n’y a qu’un rouble quarante[1] et il faut un rouble soixante.

— Il y avait encore là des kopeks.

— Pas vu ! dit Zakhare, en se dandinant d’un pied sur l’autre. Il y avait des pièces d’argent, les voici ; mais des kopeks, il n’y en avait pas.

— Si ! hier le colporteur m’en a rendu à moi-même.

— J’étais présent, dit Zakhare, j’ai vu qu’il donnait de l’argent, mais je n’ai pas vu de kopeks.

« Serait-ce donc Taranntieff qui les aurait pris, » se demanda Oblomoff incertain, « mais non, il aurait pris l’argent aussi. »

— Alors que reste-t-il à manger ?

  1. Kopeks.