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dragon.
(D’après Hokousaï.)

Le monument le plus ancien de l’histoire japonaise est le Koiki, vaste compilation écrite d’après les ordres de l’empereur Tenmou, à la fin du vn e siècle de notre ère, ou au commencement du vm e ; nous pouvons le considérer comme la Bible du culte des dieux primitifs ou Kamis, qui a persisté à travers les alluvions du confucéisme et du bouddhisme, sous le nom de culte shinto. C’est la Genèse du paganisme japonais, la chronique des âges préhistoriques, et aussi celle des premiers siècles de la dynastie impe riale. Le récit du Ko^iki est le texte le plus pu et en même temps le moins connu des Euro péens. Les additions des auteurs japonais de xvii e et xvm e siècles, fortement imbus de l’in fluence des idées chinoises, ont altéré plus tard les traditions primitives.

Un fait certain ressort de l’étude de ces traditions. Comme dans le polythéisme antique, issu lui-même de l’Asie, toutes les grandes forces personnifiées sous le nom de Kamis se confondent dans une DRAGON.

( D’après Hokousaï. )

origine commune : la force créatrice du Soleil. L’adoration du Soleil est l’idée générale qui domine toutes les fables de la cosmogonie du Japon. A ne les prendre que par leur côté imaginatif et poétique, ces fables méritent de nous arrêter. Avant la naissance des choses existait de tout temps une trinité céleste, assise dans l’espace sur un trône de silence. Semblables aux bourgeons qui naissent sur la tige du roseau [acij, deux nouveaux dieux surgirent sur la face de cette trinité, sans en altérer l’unité primordiale. Ceux-ci engendrèrent à leur tour d’autres dieux qui