Page:Gonod - Recherches sur la maison où Blaise Pascal est né - FR-631136102 A 33069.pdf/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 25 —

malgré les réclamations de ce dernier, ne put être payée qu’après la mort d’Étienne Pascal arrivée en 1651 ; elle le fut, en 1652, 20 ans après l’emprunt, par les soins de Blaise Pascal, son fils[1].

Et cet homme avait été, durant neuf années, intendant de Normandie[2] ; de 1639 à la fin de 1648, il avait eu, en quelque sorte, un pouvoir absolu dans cette province, où régnaient les plus grands désordres ; Parata peccantibus provincia, comme aurait dit Tacite ; et où il eut, sous la protection des armes, à reformer tous les rôles des impôts. Mais, nouvel Agricola[3], « il s’acquitta de son devoir avec toute la droiture et l’équité possible, ne voulant point que ceux qui étoient à lui reçussent rien de personne. Il renvoya même un de ses parens, qui étoit son secrétaire, pour avoir reçu quelque chose[4]. » Il sortit de la province les mains pures, et reçut de la cour, dans des lettres de conseiller d’État, un haut témoignage de satisfaction[5].

  1. Renseignements puisés dans un registre de famille, écrit de la main de M. G. Champflour, qui m’a été communiqué par M. Martial Champflour.
  2. Les appointements annuels de l’intendant d’Auvergne étaient alors de 12000l, qui équivalaient à 50,000 fr. environ de notre monnaie actuelle ; les appointements de l’intendant de Normandie ne devaient pas être au-dessous.
  3. Primam domum suam coercuit. Tac. Agric., 19.
  4. Recueil d’Ulrecht, p. 243.
  5. Les appointements de conseiller d’État étaient de 2000 par an.