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renaître les peuples des Balkans. L’Orient lui-même revivra. La croix resplendit ; le croissant recule. Ils sont si manifestement comptés les jours de la domination musulmane sur le théâtre des premières conquêtes du Christianisme.

Et jusqu’au sein de l’Asie monstrueuse et de l’Afrique barbare, qui oserait dire que le dernier mot doit rester à Mahomet et à ses disciples ? Serait-elle dépourvue de vérité cette vue d’un éminent historien catholique : « L’Islamisme doit préparer à la civilisation les peuples les plus avancés dans la barbarie, et notamment les Africains. Ces peuples qu’il fallait amener du fétichisme au monothéisme avaient besoin, dans leur degré inférieur de culture, dans leur sensualisme brutal, de cette transition, ou d’une transition analogue pour arriver au Christianisme…

N’est-il pas digne aussi de fixer l’attention du penseur le jugement suivant porté par un philosophe protestant sur l’œuvre du Prophète arabe ? « Le mahométisme n’est rien moins qu’une religion originale. L’élément qui lui donne une valeur morale et religieuse supérieure, lui vient du judaïsme et du christianisme, dont il ne paraît être qu’un dernier rameau. Son monothéisme, son horreur de l’idolâtrie, la pureté de sa morale n’ont pas d’autre source, et l’on a pu sans paradoxe le prendre pour une forme inférieure de christianisme accommodée aux besoins et à la taille de peuplades sémitiques d’une demi-culture. Mais à côté de ce spiritualisme chrétien, il a conservé des éléments naturistes, restes grossiers des vieux cultes de l’Arabie, qui, après avoir fait peut-être sa fortune au temps de sa fervente jeunesse, l’alourdissent et le paralysent aujourd’hui. Aussi, malgré ses conquêtes, reste-t-il