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frais de la guerre sainte, etc. ; mais elles sont devenues dans la suite le fond même du trésor, et le montant de ce que chacun doit payer a été exactement déterminé par les jurisconsultes.

Tout musulman libre et majeur, quel que soit d’ailleurs son sexe, doit accomplir au moins une fois en sa vie le pèlerinage sacré ou hajj. C’est à la Mecque et non à Médine que les croyants vont en pèlerinage : et c’est la Kaaba et non le tombeau de Mahomet qu’ils doivent visiter. Le pèlerinage a été emprunté à l’ancienne religion de l’Arabie par Mahomet qui s’est contenté de donner un sens nouveau à d’antiques cérémonies adaptées presque sans retouche au culte musulman.


Le chef-d’œuvre du génie du mal.


On peut avancer hardiment que le monde religieux n’est redevable à Mahomet ni d’une idée, ni d’un sentiment, ni d’une pratique. Ce que le Prophète enseigne, recommande, prescrit, d’autres avant lui et mieux que lui l’ont enseigné, prescrit et recommandé. La constitution théocratique qu’il a donnée à son peuple n’est qu’une contrefaçon maladroite de la constitution divine du peuple juif ; les lois qu’il a promulguées ne sont, pour la plupart, que des institutions traditionnelles, des usages du peuple arabe canonisés ; les dogmes qu’il a proclamés, le monothéisme et le prophétisme, étaient depuis longtemps enseignés à ses compatriotes par les juifs, les chrétiens et les hanyfes ; la morale qu’il a prêchée, de parole sinon d’exemple, dans ce qu’elle a de meilleur, se retrouve dans la Bible et dans l’Évangile ; les pratiques enfin qu’il a le plus recommandées, la