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l’impose comme châtiment après certaines fautes. Tout musulman parvenu à l’âge de quatorze ans doit jeûner pendant tout le mois de ramadan. Ce jeûne consiste dans une continence parfaite, et dans une abstinence absolue[1], depuis l’aurore jusqu’au coucher du soleil. L’esprit de pénitence doit présider à l’unique repas qu’il est permis de prendre, dès le crépuscule du soir, ainsi qu’à la collation qui doit être faite avant l’aurore, le jeûne du ramadan est toujours accompagné de prières surérogatoires et d’aumônes considérables. Une partie de la nuit se passe en prières. Toutes les mosquées sont ouvertes durant les trente jours que dure le jeûne.

Les années des musulmans étant lunaires, le ramadan parcourt, tous les trente-trois ans, toutes les saisons de l’année. On s’imagine facilement combien ce jeûne est pénible lorsque le ramadan se rencontre en été. L’épreuve est dure, et le fidèle en salue la fin par une explosion de joie, en célébrant avec enthousiasme la fête de la rupture du jeûne « Il-al-fitr » ou petite fête, — le petit Beyran qui dure quatre jours. Ces sept jours de fête sont, dans toute l’année, les seules où tout commerce et tout travail manuel sont suspendus.

Le Coran loue et prescrit la bienfaisance en général du moins à l’égard des musulmans ; mais les aumônes obligatoires, qui constituent une sorte de taxe des pauvres, de zadakat, comme on les appelle, sont seules mentionnées dans la tradition. Originairement elles étaient destinées à soutenir les musulmans pauvres, à racheter les esclaves, à fournir les

  1. Il est défendu, non seulement de manger et de boire, mais encore de fumer du tabac, de se laver le visage, de respirer des parfums, d’avaler la salive volontairement etc.