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celle de la nuit : on la tient de Moïse. Ces prières peuvent se faire, ou en commun ou en particulier, ou à la mosquée ou ailleurs. Elles sont composées de rikats et de la lecture de différents chapitres du Coran.

La prière publique des vendredis a lieu dans les villes seulement. Elle est d’obligation ; elle doit se faire à la mosquée et en corps sous l’imanât du sultan ou de son lieutenant. Elle se fait à midi. Elle se compose de la khotba, mot que l’on traduit habituellement par prône. — Un ministre nommé khatib fait ce prône. Dans toutes les villes qui ont été prises par la force des armes, le khatib le prononce, la main appuyée sur la garde d’un sabre. — Après le prône un vaez ou prédicateur prononce ordinairement un sermon ; mais ce n’est qu’une pratique de surérogation ; l’on n’est point obligé d’y assister[1]. Les autres jours de la semaine, il y a quelquefois des sermons à la suite de la prière de midi ou de l’après-midi. Cela est déterminé suivant les chartes de fondation de la mosquée[2]. — La prière est toujours précédée de purifications rituelles. Les purifications, qui forment une des pratiques les plus essentielles du culte musulman, sont recommandées par le Coran et minutieusement réglées par les théologiens. À défaut d’eau pure et claire, on met en usage la purification pulvérale. On peut la faire avec de la terre, du sable, de la poussière, etc.

Le Coran recommande le jeûne « as-saoun » à tous les fidèles, comme une œuvre pie et méritoire, et

  1. Le vendredi n’est pas un temps de repos pour les musulmans : si ce n’est au moment de la prière, chacun vaque à ses occupations ordinaires.
  2. Garcin de Tassy, p. 164.