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que des musulmans ; dans la Sonnah[1], qui a affermi en les complétant les premières assises de cette science sacrée ; dans l’histoire qui nous fait assister à son évolution, et dans les écrits des docteurs qui en ont exposé avec méthode, les principes et les conséquences[2].


Une erreur fondamentale.


Ce qui caractérise essentiellement l’œuvre de Mahomet, et en donne, en définitive, la note spécifique, c’est la confusion et même, à proprement parler, l’identification des deux pouvoirs, spirituel et temporel, des deux sociétés, civile et religieuse. Aux yeux du Prophète, en effet, aussi bien qu’aux yeux de ses disciples, l’organisation sociale fait partie de la constitution religieuse, et Allah n’apporte pas moins de soin à régler les questions d’administration ou d’hygiène qu’à résoudre les problèmes de

  1. Ce mot arabe signifie proprement seconde loi, loi orale ou tradition. Elle est censée contenir l’enseignement oral du Prophète recueilli par ses disciples et destiné à compléter et à expliquer l’enseignement divin écrit dans le Coran. En somme, la Sonnah est, pour le musulman, ce que la Mischna est pour le juif, ce que la Tradition est pour le catholique, le supplément et le commentaire du livre inspiré.
  2. L’ensemble de la législation civile et religieuse des musulmans, désignée sous le nom de Chériat se compose de quatre parties : le Coran, la Sonnah, l’Idjmâ-i-Ummet, recueil des décisions rendues sur certains points de droit ou de religion par les premiers Khalifes, et le Qiyas, qui est une très vaste collection de décisions de jurisprudence.