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yeux de tout fidèle musulman, la mission divine de Mahomet est aussi certaine que l’existence même d’Allah.

Évidemment le musulman se trompe, Mahomet est un faux prophète. Le Coran a de nombreuses pages qui viennent d’en-bas, pleines de contradictions, de sottises, d’obscénités. D’ailleurs, c’est une justice à lui rendre, Mahomet, par un reste de pudeur sans doute, n’a jamais prétendu au don des miracles. « Peuples, s’écriait-il, les arguments abondent pour vous convaincre de la vérité. Je n’emploierai de prodiges que pour l’effroi des méchants. Ne suis-je pas un homme comme les autres ? À quoi bon les miracles ? J’ai été envoyé pour vous inviter à embrasser le bien qui vous était offert, et à craindre le mal qui vous menaçait. Je dis uniquement ce qui me fut prescrit ; malheur à qui refusera de m’écouter ! » Et cependant sans miracles où est la preuve d’une mission divine ? À ce point de vue l’œuvre de Mahomet présentait une lacune sérieuse. Ses disciples le comprirent, pour ainsi dire, d’instinct, et, moins scrupuleux ou plus logiques que leur maître, ils associèrent sans hésiter à toutes ses révélations, à tous ses actes, les prodiges les plus variés. Le récit de ces prodiges remplit la Sounah. Les avoir lus, c’est être fixé à jamais sur la valeur intellectuelle et morale d’hommes assez dépourvus de sens et de pudeur pour imaginer de pareils exploits ou simplement pour les prendre au sérieux.

Mais Mahomet n’est pas seulement un faux prophète il est de plus, et dans une large mesure, quoi qu’en dise le rationalisme contemporain, toujours prêt à nier ou à excuser l’imposture quand elle a pour but de nuire à la foi chrétienne, il est de plus