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puis le regret de la chose manquée devint dans la nuit un si violent désir de la posséder, que le lendemain matin, je retournais chez M. Bing. L’écritoire était vendue à M. Marquis, le chocolatier, collectionneur d’un goût supérieur dans l’exotique, et qui a été un des premiers à posséder les plus beaux et les plus curieux objets japonais.

Deux ou trois années se passèrent, et un jour, M. Marquis se dégoûtait de sa collection de l’extrême Orient, et je retrouvai la petite écritoire de poche chez les Sichel, ou je l’achetai. La pauvre écritoire restait des années chez moi, très peu regardée par les amateurs, très peu appréciée même par les Japonais, dont l’un cependant, M. Otsouka, reconnut que c’était une écritoire du xviie siècle — personne au monde n’ayant un soupçon de la main illustre qui avait fabriqué cette curiosité.

Enfin un jour, Hayashi, en train de visi-