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volonté, presque un serment de ne pas mourir ; elle ne s’en reconnaissait plus le droit. Elle était de ces mères qui ne doivent pas déserter et auxquelles un semblable enfant commande de vivre et de durer.


XVI

Quand madame Gervaisais se trouvait tout à fait rétablie, l’été était trop avancé pour qu’elle allât à la campagne, et louât une maison à Frascati ou à Tivoli. Elle reprit son ancienne vie, plus casanière et plus retirée, enfoncée dans l’ombre de sa chambre, dans la demi-obscurité reposante de ses persiennes fermées. Elle ne sortait guère que le soir, au soleil couché. Elle faisait prendre à sa voiture la file du défilé au pas parcourant le Corso, du Pincio au palais de Venise, et du palais de Venise au Pincio, lentement traînée, avec son enfant somnolent contre elle ; elle revivait