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XIV

Une après-midi de la fin d’avril, en passant contre la fontaine Pauline et les trois torrents versant l’eau Trajane avec le bruit de cataractes, sur la plate-forme de cette rampe qui descend en tournoyant l’ancien Janicule et que gravissent lentement des capucins et des ânes chargés d’herbages, madame Gervaisais fit arrêter sa voiture devant cette grande Rome, répandue, éparse, au bas du mont, sous un éclairage étrange.

Dans un jour voilé de cinq heures, sous un lourd et pesant nuage violet, crêté de blanc, elle avait à sa gauche, au delà du Fort Saint-Ange, les lignes d’une campagne verdoyante avec la levée de deux mamelons pareils à des tumulus de peuples enterrés ; à droite, par dessus le Palatin, le bleu sourd des collines où se cache Albano ; et devant