Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/313

Cette page n’a pas encore été corrigée

italiennes à l’ombre du grand palais des maîtres.

Aussi, ce soir-là, en arrivant au crocchio, l’infortuné Pacifico eut-il un tremblement de joie en trouvant le nom d’une riche dame française qui, prise d’un crachement de sang, le faisait appeler. D’un bond il se précipita à la précieuse adresse, et surgit, la porte ouverte, devant Honorine, avec son chapeau gris, son habit râpé, le traditionnel gilet de satin noir, un paquet de breloques en corail contre la jettature, et deux grands boutons carrés de jais, d’un noir de marbre tumulaire, posés sur sa chemise sale.

Il interrogeait Mme Gervaisais, pendant qu’Honorine lui expliquait, avec ses quelques mots d’italien, que Madame était malade parce qu’on la saignait tous les mois, et qu’il y avait bien longtemps qu’on ne lui avait tiré du sang. L’homme aux grands boutons hocha la tête, prononça que la saignée ne valait rien pour la malade, qu’elle n’en serait que plus affaiblie, et qu’il prenait, lui docteur Pacifico Scarafoni, l’engagement de la guérir