Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/289

Cette page n’a pas encore été corrigée

les livres de grande haleine et d’aspiration large, les livres qui avaient parlé à Mme Gervaisais, lui avaient apporté sa conversion. Il lui retrancha ses maîtres de la vie spirituelle, il la priva même, pour la mieux affamer, pour la mieux appauvrir, et faire plus dure sa privation, de la lecture des livres saints parmi les plus saints. Mme Gervaisais avait pris, dans les instructions d’un apôtre contemporain, une méthode d’exercices religieux qui consistait à lire tous les jours un chapitre de l’Ancien Testament, en commençant par le premier chapitre de la Genèse, et un chapitre du Nouveau Testament, en commençant par le premier chapitre de saint Matthieu. Elle apprenait aussi par cœur les psaumes dans l’Ancien Testament, les épîtres de saint Paul dans le Nouveau. Le P. Sibilla lui retrancha ces exercices, les remplaçant par des invocations, des oraisons, des prosternements, des agenouillements d’une demi-heure, toute une basse et mécanique pratique, un entraînement de piété matériel et physique.