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Et ses confessions, pour être si rapprochées, si fréquentes, n’en étaient pas plus courtes. Elles semblaient sans fin à Pierre-Charles qu’elle emmenait toujours avec elle, qu’elle y traînait, qu’elle avait voulu un moment faire confesser, sans pitié pour ses sept ans et pour sa pauvre petite raison. Une fois, avec un geste de violence, on l’avait vue, dans l’église, saisir son fils et l’entraîner au confessionnal, n’écoutant ni ses larmes, ni ses gestes, ni sa voix, sourde à la vague terreur de l’innocent, à ce qu’il ânonnait, balbutiait, comme il pouvait, pour exprimer qu’il ne savait pas ce qu’il fallait dire : « Eh bien ! tu diras ce que font les domestiques… » Et elle le poussa dans le dos à genoux sur les marches de bois. Mais le P. Giansanti fut obligé de renoncer lui-même à interroger et à entendre cette âme infirme.

Sa mère se décida à le laisser dans l’église, sur une chaise où elle l’asseyait, devant l’autel de Saint-Ignace, en lui recommandant d’être bien sage et de prier le bon Dieu, jusqu’à ce qu’elle vînt le reprendre.