Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/260

Cette page n’a pas encore été corrigée

le voit sans le voir, passe à côté de lui, sans être plus consolée que la pécheresse de l’Évangile quand elle rencontre Jésus et le prend pour le jardinier.

Elle arrivait ainsi à un état de détresse ; elle jugeait que sa foi, son espérance, sa charité, n’étaient plus que des apparences trompeuses de ces vertus détachées d’elle et ayant cessé d’être, comme le veut un saint, « les domestiques de son âme » . La désolation descendait dans sa tristesse, et de cette tristesse elle faisait une cruelle comparaison avec la bonne tristesse de la vraie pénitence, humble, affable, qui n’engourdit point l’esprit, qui ne décourage pas le cœur, et lui donne au fort de ses amertumes l’incomparable consolation.


LXIX

La solitude que Mme Gervaisais trouvait dans les allées écartées de la villa Borghè