Page:Goncourt - Madame Gervaisais, 1869.djvu/252

Cette page n’a pas encore été corrigée

Vous avez fait des fautes de votre passé une revue complète, une confession générale, une déclaration plus que suffisante, et toujours craignant de n’avoir pas fait une diligence satisfaisante, de n’avoir pas tout accusé, de n’avoir pas exprimé toutes les circonstances de vos péchés, votre conscience veut obstinément et sans cesse revenir à votre vie antérieure, et m’en vouloir redire et répéter la misérable histoire. Je ne trouve pas en vous la crainte humble, paisible et pleine de confiance, qui garde la vertu d’espérance, et avec la vertu d’espérance, le zèle, le courage, la force. Bien que vous soyez revenue à Dieu, il faut vous attendre à ce que le souvenir de vos erreurs ne laissera pas de vous crucifier longtemps. Longtemps encore ; mais à l’exemple de saint Paul, vous devez en profiter pour vous humilier sans vous troubler… Ah ! ma sœur, je crains bien que votre âme ne soit attaquée de la maladie de la foi, la plus difficile à guérir, d’une maladie contre laquelle tout notre zèle, toute notre charité, tout notre