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ouvert sous un grand tableau d’une Chronologie des Papes brodée en noir sur canevas, dans un encadrement de clefs et de tiares, pieux ouvrage de la patience de la fille de la maison, qu’accompagnaient, accrochés de travers, des paysages de Claude Lorrain, signés du graveur Parboni.

Et par toute la chambre, sur la cheminée, sur les consoles, sur les guéridons, étaient posés, pressés, mêlés toutes sortes de menus objets, des réductions d’obélisques, des échantillons de marbre, des coupes d’albâtre, des colonnettes portant des figurines de bronze, un lion de Canova en terre cuite, des « dunkerques » étrusques, ce tas de petits morceaux de grandes choses, comme amassés par une vieille fille sur sa commode, qui semblent les joujoux et les reliques des Lares de la Bourgeoisie romaine.

Ce fut dans cette pièce que madame Gervaisais se mit bientôt à aller d’un siége à un autre, tombant assise avec le reste de lassitude du voyage, et demeurant penchée