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Il est sous la mosaïque de la chaire, pris et étranglé entre les deux appuis portés par des têtes d’anges, avec l’ombre de la chaire sur son bois brun, ses colonnettes, son fronton écussonné, le creux de sa nuit, se détachant tout sombre sur le marbre jaune des pilastres sur le marbre blanc des soubassements. Il a deux marches sur les côtés pour les genoux de la pénitente ; à hauteur d’appui, un petit carré en treillis de cuivre, au milieu duquel le souffle des bouches et l’haleine des péchés ont fait un rond sali et rouillé ; plus haut, dans un pauvre cadre noir, une maigre image sous laquelle est imprimé. : Gesù muore in croce, et dont le verre reçoit comme un reflet de sang du feu remuant d’une lampe pendue dans la chapelle à côté.

C’était le confessionnal où régulièrement, le mardi et le vendredi, le P. Giansanti recevait la confession de Mme Gervaisais. Souvent elle y passait près de deux heures, deux heures pendant lesquelles, du confesseur secret, caché, ténébreux, invisible, enfoncé et disparu là, sans tête et