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et la menace de la nuit. Elle prit son fils sur ses genoux et se mit à le bercer, pressant contre son sein le premier sommeil de son enfant, en lui murmurant la Berceuse de Schumann, la bouche sur sa tête et la voix dans ses cheveux.

En la couchant, sa femme de chambre lui dit :

— Est-ce que Madame ne prend pas de la potion que M. Andral lui a recommandé de prendre tous les soirs ?

― Mon Dieu ! Honorine, si vous voulez… donnez-m’en… cela m’empêchera peut-être de sentir les puces de la Minerve


III

Le lendemain, madame Gervaisais entrait dans l’appartement qu’elle avait loué.

Derrière l’enfant sautant les marches, elle monta le petit escalier de marbre à carreaux noirs et blancs, éclairé de