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à la publication, devant l’article qui vient de paraître dans la Revue des Deux Mondes, et il me tend un article de M. Brunetière, intitulé : Les Livres d’Étrennes. (Décembre 1887).

Le critique s’exprime ainsi : « Parmi ces beaux livres, il y en a d’abord deux ou trois, dont nous sommes un peu étonnés d’avoir à parler dans le temps des étrennes, tel est le volume de MM. Edmond et Jules de Goncourt sur Mme de Pompadour… Mais enfin, si les livres d’étrennes, selon l’antique usage qui avait bien sa raison d’être, et sans prêcher la vertu et le renoncement, devraient pouvoir être lus et feuilletés indifféremment par tout le monde, on eût sans doute mieux fait d’attendre un autre temps et une autre occasion pour publier, cette nouvelle édition de Mme de Pompadour… »

Cette Revue des Deux Mondes, à l’heure présente, est vraiment, — vraiment, bien pudibonde.

Jeudi 19 janvier. — Je ne sais comment, aujourd’hui, mes mains se sont portées sur une petite glace de toilette de ma mère, en ont fait glisser le couvercle, et la glace entr’ouverte, devant sa lumière comme usée, et d’un autre monde, j’ai pensé à la nouvelle délicatement fantastique, qu’on pourrait faire d’un être nerveux, qui dans de certaines dispositions d’âme, aurait l’illusion de retrouver dans une glace, au sortir de sa nuit, la vision, pendant une se-