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plaint drolatiquement de n’avoir plus les privilèges de la jeunesse près des femmes, et de se voir en même temps refuser le privilège des vieux. Il demande à être officiellement déclaré un individu sans conséquence, et de jouir de toutes les immunités attachées à cet état.

Quelqu’un causant des derniers événements, et à propos de ces événements de la dernière Exposition et de la réunion de tous les souverains de l’Europe qui auraient dû empêcher ces désastres, la princesse l’interrompt : « Oh ! il n’y en avait qu’un qui le voulût, qui le désirât, c’était l’empereur de Russie. Et je le sais bien. Le jour du dîner de gala, la grande-duchesse de Russie vint à moi, me dit que l’Empereur voulait causer avec mon cousin, avant le dîner, et me demanda de le faire prévenir. Je lui répondis que c’était très facile, et j’allai trouver l’Empereur, qui vint aussitôt. Le tête-à-tête commença dans un petit salon, mais il fut malheureusement interrompu, ce tête-à-tête ! et je vis presque aussitôt l’Empereur ressortir avec une figure, longue comme tout. »

1er novembre. — Le vieux Giraud racontait ces jours-ci, à Saint-Gratien, qu’une nuit, un chiffonnier vint s’asseoir à côté de lui. La conversation s’engagea, et le chiffonnier s’écria : « Mon métier, c’est le plus beau des métiers, le roi des métiers ! » — « Tiens ! je croyais que c’était le mien ! » fit ironiquement le peintre. — « Monsieur n’est pas chasseur ; s’il l’était, ce que je