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d’une personne qui dîna, après Sadowa, avec le roi de Prusse. Le roi, à la fin du dîner, moitié larmoyant d’attendrissement, moitié gris, dit : « Comment Dieu a-t-il choisi un cochon comme moi, pour cochonner avec moi une si grande gloire pour la Prusse ! »

— Une seule comédie à faire dans ce temps-ci : le Tartuffe laïque. Mais cette pièce est impossible pour deux raisons. La censure l’interdirait d’abord, et le grand parti du Siècle l’écraserait.

— Tout être, homme ou femme, qui aime le poisson, a des goûts délicats.

29 septembre. — Saint-Gratien.

Marchal nous raconte, ce soir, dans la chambre de Giraud, que, pêchant à la ligne, sur les quatre heures du matin, à Sainte-Assise, chez Mme de Beauvau, il aperçut se baignant deux jeunes filles ; l’une brune, l’autre rousse. Leurs ébats en pleine Seine étaient caressés par le soleil levant, et leur beauté fumait dans l’aube.

Marchal prévenait Dumas, qui le lendemain venait les voir, et pour leur faire une niche s’asseyait sur leurs chemises. De là l’épisode du bain dans l’Affaire Clémenceau.

1er octobre. — Promenade après déjeuner dans le