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9 janvier. — L’hydrothérapie, l’eau froide, une terreur, une épouvante ! Des réveils dans l’anxiété de cette pluie de torture qui vous fait hurler du supplice de tous vos nerfs, et danser, dans la cuvette de fer-blanc, la danse de Saint-Guy de la douche des fous. Je n’y ai pu résister que trois jours… J’en mourrais.

11 janvier. — Brown, le peintre de chevaux, nous contait cette jolie anecdote. Il est mandé par M. Pointel, directeur chrétien d’un journal illustré de Dalloz, il est mandé pour lui faire des bois.

Pointel l’interroge sur ce qu’il fait.

— Mais des chevaux.

— Des chevaux ! — Et Pointel fait fiévreusement deux tours dans son cabinet, puis revient à Brown : — Des chevaux… Les chevaux mènent à la fille… La fille mène à la mort de la famille… Jamais de chevaux dans mon journal.

12 janvier. — Une horrible et sinistre expression du Paris actuel, sur la fin du viveur, sur les maladies, comme celle de M. de M… On appelle ça : Il file son macaroni.

12 janvier. — La folie de l’artiste, de l’écrivain, — voyez Meryon, Baudelaire, — les surfait, une fois morts ; elle fait monter leurs œuvres, ainsi que la