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l’art japonais.

La même année, paraît Shunkiô-jô, Distractions du printemps, un volume de poésies, dont Hayashi n’a jamais rencontré qu’un seul exemplaire, un volume aux nuances douces, amorties des planches, annonçant une publication faite par une société d’amateurs.

Une impression charmante, est la planche en couleur, où Hokousaï a représenté une collation dans la campagne, et où des femmes s’amusent à faire flotter sur un cours d’eau des coupes à saké, et l’homme auquel le courant l’apporte est obligé d’improviser une phrase poétique, sous peine, s’il ne peut l’improviser, de boire trois coupes.

La même année, paraît encore Sandara Kasoumi, La Brume de la campagne, un volume fait en collaboration avec Shighémasa et Tsoukané.

La planche, qu’Hokousaï signe Hokousaï Sôri, nous fait voir une habitation de la campagne, dont sort une paysanne, un enfant à la main, un autre enfant lié sur son dos par sa ceinture, tandis que dans le fond arrivent des femmes de la ville, suivies d’un porteur.

Des roses, des gris, des jaunes, qui sont comme l’aube de ces couleurs, et au milieu desquelles, éclate le rouge de la robe de l’enfant, que la paysanne tient par la main.