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l’art japonais.

reprise au carreau en grand, avec des parties lavées à l’encre de Chine. Quelques croquis, au contour légèrement vermillonné, prennent l’aspect de dessins aux dessous de sanguine. Ici un repentir, montrant sur le haut d’un temple de Yédo, un petit morceau de papier, sur lequel le peintre a ajouté des grues. Comme Watteau, comme Gavarni, Hokousaï fait de nombreuses études de mains, de mains en toute l’énergie de leurs mouvements. Il a aussi des études de jambes, où il cherche le carré des muscles à l’instar de Bandinelli, ne faisant jamais rond, mais voulant toujours dans son dessin l’accentuation et le ressaut du muscle, ayant même une tendance à mettre dans l’anatomie du corps humain, les reliefs plats et les lignes cassées de la sculpture. Et toujours des dessins, où dans le premier jet, il saisit la mimique d’un corps qui danse, la gesticulation de bras et de jambes qui bataillent, et jusqu’à la gymnastique plongeante d’une pêcheuse de coquilles, au fond de la mer. Et vraiment en la verve et la fièvre de ce dessin, vous avez de ce cheval, le cabrement, de cet oiseau, l’envolée, de ce singe, le prenant et l’agrippement de la patte.

Voilà un autre album, presque tout rempli de projets de titres de livres, faits de kakémonos,