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heures de son pinceau à la décoration des objets de la vie intime de son temps, cherchant à faire, ainsi que cela a été dans notre société du moyen âge, un objet d’art, de tout objet servant à la vie usuelle, et sur la pipe et le peigne, ces deux choses, où les Japonais ont dépensé les plus jolies imaginations, et associé à leur ornementation les plus belles et délicates matières, il a laissé deux merveilleux petits livres sous le titre : Imayô Koushi Kisérou Hinagata, Modèles des peignes et des pipes à la mode d’aujourd’hui. Trois volumes, dont deux consacrés aux peignes, avaient paru en 1822, et dont le troisième, consacré aux pipes, paraissait en 1823.

Le volume des peignes, qui a pour frontispice une Japonaise en train de polir des peignes sur une meule, contient les plus variés et les plus divers motifs d’ornementation de ce joli objet de toilette, où la laque, l’ivoire, la nacre, l’écaille, les pierres dures, se mêlent et se marient pour le décor.

Et le goût dépensé sur ces peignes ! Ici, ce semis de pétales de fleurs, là, cette jonchée d’iris, là, cet enguirlandement par un volubilis, là, ce couronnement par une fleur de nénuphar. Et des envolées à tire d’aile de grues, et des nages de canards mandarins, et des ba-