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hokousaï.

Cet exil, qui dura de 1834 à 1839, nous a valu la publication de quelques lettres intéressantes du peintre à ses éditeurs. Ces quelques lettres, nous font entrer dans les tribulations causées au vieil homme, par les coquineries de son petit-fils, nous peignent le dénuement de ce grand artiste, se plaignant par un rude hiver, de n’avoir qu’une seule robe pour tenir chaud à son corps de septuagénaire, nous dévoilent ses tentatives d’attendrissement des éditeurs par la mélancolique exposition de ses misères, illustrée de gentils croquetons, dévoilent quelques-unes de ses idées sur la traduction de ses dessins par la gravure, nous initient à la langue trivialement imagée, avec laquelle il arrivait à faire comprendre aux ouvriers, chargés du tirage de ses impressions, le moyen d’obtenir des tirages artistiques.

En 1834 Hokousaï adresse cette lettre à ses trois éditeurs, Kobayashi, Hanabousa et Kakoumarouya :

Étant en voyage, je n’ai pas le temps de vous écrire séparément, et vous adresse à vous trois, cette seule lettre, que je vous prierai de lire, tour à tour. Je ne doute pas, que vous voudrez bien accorder au vieillard, les demandes qu’il vous adresse, et j’espère que dans vos familles vous