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l’art japonais.

trait de sa vieillesse, conservé dans la famille, et qui aurait été peint par sa fille Oyéi, qui signe Ohi.

C’est un front sillonné de rides profondes ; des yeux à la patte d’oie, aux poches de dessous tuméfiées, et où il y a, en leur demi-fermeture, comme un peu de cette buée, que les sculpteurs de nétzkés mettent dans le regard de leurs ascètes ; c’est un grand nez décharné ; c’est une bouche démeublée, à la rentrée sous le pli de la joue ; c’est le menton carré d’une volonté résolue, attaché au cou par des fanons. Et à travers la coloration de l’image, qui imite assez bien le ton d’une vieille chair, ce sont les blancheurs anémiées des poches des yeux, de l’entour de la bouche, des lobes de l’oreille.

Ce qui vous frappe dans cette tête d’homme de génie, c’est la longueur du visage, des sourcils au menton, et le peu d’élévation et la fuite cabossée du crâne, — un crâne qui n’est pas du tout européen, avec sur les tempes de rares petits cheveux, ressemblant aux herbettes de ses paysages.

Un autre portrait d’Hokousaï, dont un fac-similé a été également publié dans le Katsoushika dén, nous le représente vers l’âge de 80 ans, près d’un pot à pisser, accroupi sous