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l’art japonais.

son décès, une feuille d’un bouquet tombée dans un bol, un présentoir, autour duquel s’enroule un serpent.

XXXVI

En cette même année 1830, ou dans des années qui la touchent de très près, paraît Shika Shashinkiô, Images des poètes, une série de dix grandes impressions en couleur (H. 50, L. 22 centimètres) qui, selon moi, est la série révélatrice du grand dessinateur et du puissant coloriste, qu’est Hokousaï.

Dans ces dix compositions, du plus fier dessin, de la plus savante assurance dans le trait, la coloration de l’aquarelle qui les recouvre, a une solidité, pour ainsi dire, un gras, qui vous enlève toute impression d’un coloriage sur du papier, mais vous fait regarder ces images, ainsi que vous regarderiez des panneaux, recouverts de la plus sérieuse peinture à l’huile. Non, rien ne peut donner une idée de la grandeur, du pittoresque, de la couleur à la fois réelle et poétique des paysages en hauteur, où se passent ces scènes lyriques.