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une tenue demi-cérémonieuse, les jambes et les bras nus, se mettaient à l’œuvre, les élèves puisant l’encre dans le tonneau, et la mettant dans un bassin de bronze, avec lequel ils accompagnaient, là où il allait, le peintre peignant. Tout d’abord, Hokousaï prit un pinceau de la grosseur d’une botte de foin, et après l’avoir trempé dans l’encre, dessina le nez, puis l’œil droit, puis l’œil gauche du Darma : alors il fit plusieurs enjambées, et dessina la bouche et l’oreille. Après il courut tracer la ligne de la configuration du crâne. Cela fait, il exécuta les cheveux et la barbe, prenant, pour les dégrader, un autre pinceau fait de filaments de coco, et qu’il trempa dans une encre de Chine plus claire. À ce moment, ses élèves apportèrent, sur un immense plateau, un pinceau fait de sacs de riz, tout imbibé d’encre. À ce pinceau était attachée une corde, et le pinceau posé à l’endroit que Hokousaï indiqua, il attacha la corde à son cou, et on le vit traîner le pinceau attaché à la corde, le traîner à petits pas, et faire ainsi les gros traits de la robe du Darma.

Quand les traits furent achevés, et qu’il fallut mettre le rouge à la robe, les élèves prirent dans des seaux, la couleur, la jetèrent avec des pelles, tandis que quelques-uns d’eux pom-