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nage : pauvre femme qui bientôt ayant à subir les scènes de l’homme qui se croit quitté pour un autre, se tue.

Une autre planche curieuse est la représentation de la scène d’une pièce du xviiie siècle intitulée Ohana-Hanshiti, où deux femmes, deux apparentes amies sont sommeillant l’une contre l’autre ; l’une la femme d’un prince, l’autre sa maîtresse ; et il se trouve que l’ombre portée par les cheveux de la maîtresse dessine sur le châssis de papier, comme l’enlacement de deux serpents qui se battent. Et le prince, à la vue qu’il a de ces serpents à travers le châssis, pensant aux scènes que cette rivalité sourde a déjà amenées dans son intérieur, et des scènes qui suivront, abandonne son palais et se fait prêtre. Une pièce qui serait, au dire des Japonais, une étude psychologique de la femme très intéressante.

Une autre planche est la représentation d’une femme de la campagne parlant à une courtisane qui pleure à chaudes larmes. Or, voici le sujet. Une jeune fille dont le père a été tué par un malfaiteur, a été vendue au Yoshiwara, est devenue une grande courtisane, sans connaissance de son passé. Or, sa sœur cadette venue d’une province lointaine, apprend à l’aînée son his-