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l’art japonais.

d’un Darma par Hokousaï, deux ans auparavant, il venait au shôgoun de Tokougawa la curiosité de le voir travailler.

Donc un jour d’automne, au retour d’une chasse au faucon, le shôgoun le faisait appeler devant lui, et s’amusait à lui voir exécuter des dessins. Puis tout à coup, Hokousaï couvrant la moitié d’une immense bande de papier d’une teinte d’indigo, faisait courir dessus des coqs, aux pattes plongées dans de la couleur pourpre, et le prince étonné avait l’illusion de voir la rivière Tatsouta, avec ses rapides, charriant dans leurs eaux, des feuilles pourpres de momiji.

L’intérêt de cette entrevue : c’est que sous les Tokougawa, jusqu’à ce jour, un homme du peuple ne pouvait se présenter devant le shôgoun.

XXIII

En 1811 Hokousaï publie, en collaboration avec Hokousou qui dessine le premier volume, Jôdan Foutsouka Yehi, Ivresse de deux jours, une série de dessins comiques.