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hokousaï.

Hotoké, la maîtresse de Kiyomori, la plus belle et la meilleure danseuse de son temps. Deux sœurs ont sollicité de danser devant Kiyomori, et par bienveillance pour leur jeunesse et leur grâce, elle a fait accueillir leur demande par son amant. Mais le prince s’est épris d’elles, et a voulu en faire ses maîtresses. Elles ont refusé, et pour se soustraire à sa toute-puissance, elles se sont faites religieuses, et Hotoké, reconnaissante de cette délicate conduite à son égard, va les rejoindre dans leur couvent.

Plus loin encore, c’est le sensuel Kiyomori, en présence de la femme de Minamoto, une main sous la joue, tristement réfléchissante dans une pose d’accablement. Kiyomori a vaincu Minamoto et veut exterminer sa famille, dont il s’est emparé dans sa fuite, et qui est composée de sa femme et de ses trois enfants. Mais au moment d’ordonner leur mort, il a la curiosité de voir la femme de Minamoto, et, soudainement séduit par sa beauté, il lui demande de lui appartenir, ce à quoi elle se résigne, sur la promesse qui lui est faite, que ses enfants seront épargnés. C’est ce marché qui fait le sujet de l’estampe. Or, un jour, ces trois enfants vengeront leur père, anéantiront la famille Taïra, et l’aîné des trois enfants sera