Page:Goncourt - Hokousaï, 1896.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.
83
hokousaï.

représente ce prêtre poursuivant un fonctionnaire prévaricateur, qui s’est jeté sur un cheval, que dans sa terreur de la barre de fer, il n’a pas vu attaché, et dont l’effort impuissant pour prendre le galop, a fourni le Géricault, le plus mouvementé qui soit.

C’est aussi, dans cette pile de livres, un étonnement même pour les Chinois de trouver une Chine si exactement rendue avec ses costumes, ses types, ses habitations, ses paysages, chez un artiste qui ne l’a pas vue, et qui a eu à sa disposition d’assez pauvres éléments de reconstitution du pays.

Et tout le temps, dans ces trois premières séries, de puissants dessins, comme le dessin du guerrier Boushô étranglant un tigre, d’une grandeur telle, qu’on le voit porté par plus de vingt hommes dans une autre planche ; le dessin du même guerrier jetant par-dessus sa tête un colosse à terre, dont la chute forme la courbe d’un corps brisé, déjà mort ; le dessin du même guerrier, deux têtes coupées à côté de lui, et écrivant sur un mur, avec le sang de ces têtes, que c’est lui qui a tué ces malfaiteurs.

Un dessin, d’un caractère indicible, montre un assassin, vu de dos, une main tenant son sabre prêt à frapper derrière lui, son autre