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dans la profondeur du ciel, frémit l’alouette ; et sa chanson d’argent roule sur les marches aériennes jusqu’à la terre amoureuse.

Par instant, le cri de la mouette ou la voix sonore de la caille, résonne dans la steppe. Paresseux et sans pensée, comme vaguant sans but, s’élèvent les chênes ombrageux. Et le jet aveuglant des rayons solaires embrase pittoresquement des masses entières de feuillages en enveloppant les autres d’une ombre noire comme la nuit, sur laquelle un vent violent fait çà et là scintiller de l’or. L’émeraude, la topaze, le saphir des insectes aériens, ruissellent sur les jardins bigarrés ombragés de tournesols élancés. Les meules grises du foin et les gerbes dorées du blé, s’étagent en camps dans la plaine et se déroulent à l’infini. Les larges branches des cerisiers, des pruniers, des pommiers et des poiriers, plient sous le poids des fruits. Le ciel se reflète dans la rivière comme dans un miroir au cadre vert et élevé… De quelle volupté et de quelle langueur déborde l’été de la Petite-Russie !

C’est de cette splendeur que brillait une des