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qui ressemblait à un œil dont le sourcil serait très-arqué, était tout badigeonné de fleurs jaunes ou bleues et de croissants rouges. Il était soutenu par de petites colonnes en bois de chêne, rondes jusqu’au milieu, hexagones par le bas et curieusement travaillées au chapiteau. Sous ce fronton se trouvait un petit perron avec des bancs aux deux côtés, et de pareils frontons, sur de pareilles colonnes, mais torses, ornaient les autres faces de la maison, devant laquelle croissait un grand poirier aux feuilles tremblotantes, dont le sommet avait la forme d’une pyramide. Plusieurs granges traversaient la cour et formaient une espèce de large rue qui menait au principal corps de logis. Derrière les granges, près de la porte d’entrée, se trouvaient deux petits caveaux triangulaires, l’un en face de l’autre, aussi couverts en chaume. Chacun de leurs trois pans de mur était percé d’une petite porte, et couvert de différentes peintures. Sur l’un d’eux était représenté un Cosaque assis sur un tonneau, qui tenait au-dessus de sa tête un large broc avec cette inscription :


Je boirai tout cela.


Sur l’autre mur, on voyait une grande bouteille, des flacons, un cheval les pieds en l’air, une pipe, un tambour de basque, et l’inscription :


Le vin est le plaisir du Cosaque.