CHANT XIV.
LACUNE ET HYPOTHÈSE.
Nous procédons encore par induction dans la version que nous substituons ici pour remplir cette regrettable lacune. Ces légères variantes qu’on peut d’ailleurs comparer avec la version qui vient d’être indiquée, sont motivées toujours par les actions déjà connues des personnages, et ont pour but de mettre d’accord les détails qui précèdent avec ceux qui vont suivre.
En même temps que Bétrichef entrait par une porte latérale dans la salle à manger, par la grande porte vitrée de la galerie entrait aussi un gentilhomme aux traits réguliers, tondu très-ras, et d’un embonpoint si extraordinaire que l’attention de Tchitchikof se porta d’abord sur la solidité rassurante des chaises. C’était le magistrat de tout le gouvernement non pas le plus élevé en dignité, mais le plus actif et le plus influent. Le général, après les premières politesses, le conduisit à la vaste console sur laquelle était un plateau chargé de harengs, de caviar frais, d’anchois, de beurre de crème, de triple essence de cumin, de curaçao et de quatre autres liqueurs apéritives.
Le personnage fit sur ce plateau un épouvantable dégât. On renonça à la prégustation presque toute expédiée, et on se mit à table. Bétrichef échangea avec lui peu de paroles