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Une petite description géographique vous fera voir combien est remarquable le point où nous sommes maintenant. A la vérité, le Gothard n’est pas la plus haute montagne de la Suisse, et, en Savoie, le Mont-Blanc est de beaucoup plus élevé : cependant le Gothard n’en est pas moins le roi des montagnes, parce que les plus grandes chaînes y viennent se grouper et s’appuyer. Même, si je ne me trompe, M. Wyttenbach de Berne, qui a vu, du plus haut sommet, les pointes des autres montagnes, m’a conté qu’elles semblent toutes s’incliner vers le Gothard. Les montagnes de Schwitz et d’Ounierwald, enchaînées à celles d’Ouri, s’avancent du nord ; de l’est, les montagnes des Grisons ; du sud, celles des bailliages italiens, et, de l’ouest, se presse contre ce massif, par la Furca, la double chaîne qui enferme le Valais. Non loin de la maison, se trouvent ici deux petits lacs, dont l’un verse, à travers les ravins et les vallons, le Tessin en Italie, et l’autre, pareillement, la Reuss dans le lac des QuatreCantons. A peu de distance, le Rhin prend sa source, et court à l’orient ; et, si l’on ajoute le Rhône, qui jaillit au pied de la Furca et court à l’occident le long du Valais, on se trouve ici dans un lieu central d’où les montagnes et les fleuves courent aux quatre points cardinaux.

FIN DES VOYAGES EN SUISSE.