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plaisance et de luxe. C’est là que j’écrivis les passages qui me rappellent encore aujourd’hui ce temps et ces sentiments.

C’est aux dispositions où je me trouvais alors qu’il faut attribuer l’abondance avec laquelle j’ai traité la plus grande partie de la pièce, ce qui l’a rendue presque impossible au théâtre. Comme ks lieux me rapprochaient d’Ovide, mon sort me rapprochait du Tasse. Le douloureux sentiment d’une âme passionnée, qui est entraînée irrésistiblement vers un exil irrévocable, règne dans toute la pièce. Cette disposition ne me quitta point pendant le voyage, en dépit de toutes les distractions, de toutes les diversions, et, chose assez singulière, comme si un entourage harmonique avait dû toujours me favoriser, je terminai la pièce, après mon retour, dans un séjour accidentel que je fis au Belvédère [1], où planaient autour de moi mille souvenirs de moments heureux.



FIN DU VOYAGE EN ITALIE.
  1. Dans le parc de Weimar.