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donna l’approuvent, le compositeur et la seconda donna le critiquent, et il en résulte à la fin une dispute générale. Les castrats déguisés en femmes remplissent toujours mieux leurs rôles et plaisent toujours davantage. Véritablement, pour une troupe d’été, qui s’est rassemblée au hasard, elle est fort satisfaisante. Les acteurs jouent avec beaucoup de naturel et de bonne humeur. La chaleur fait souffrir cruellement ces pauvres diables.

Souvenir* «lu mois de juillet.

Après avoir vécu assez longtemps dans la retraite, loin du grand monde et de ses distractions, nous avons commis une faute qui a fixé sur nous l’attention de tout le quartier et des personnes qui sont à l’affût des événements nouveaux et singuliers. Voici ce qui est arrivé. Angélique n’fMait jamais au spectacle. Nous ne lui en demandions pas la raison ; mais comme, en amis passionnés du théâtre, nous ne pouvions assez vanter en sa présence la grâce et l’habileté des chanteurs, l’effet de la musique de notre Cimarosa, et que nous désirions ardemment associer notre amie à ces jouissances, peu à peu nos jeunes gens, et surtout Bury, qui est au mieux avec les chanteurs et les musiciens, amenèrent les choses au point que, dans un moment de gaieté, les artistes offrirent de faire un jour de la musique et de chanter dans notre salle devant nous, qui étions leurs amis passionnés et leurs zélés applaudisseurs. Ce. projet, souvent débattu, proposé et difléré, finit par être mis joyeusement à exécution, selon le désir des jeunes amateurs. Kranz, l’excellent violoniste, le directeur de musique au service des ducs de Weimar, qui a obtenu un congé pour se former en Italie, donna bientôt à la chose une conclusion par son arrivée imprévue. Son talent vint à l’appui du désir des amateurs de musique, et nous nous sommes vus dans le cas de pouvoir inviter à une fête de bon goût Mme Angélique, son mari, le conseiller Reiffenstein, MM. Jenkins, Volpato, et toutes les personnes à qui nous devions quelque politesse. Des juifs et des tapissiers avaient décoré la salle ; le cafetier voisin s’était chargé des rafraîchissements, et, comme cela, nous avons pu donner,