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après cette récolte. On offre à vendre aux cavaliers qui passent des bottes d’orge encore verte et montée en épi, ainsi que du trèfle rouge.

Sur la monlagne, au delà de Caltanisetta, j’ai trouvé le calcaire compacte avec des pétrifications ; les grands coquillages étaient dessous, les petits dessus. Dans le pavé de la petite ville, nous avons vu le calcaire avec des pectinites Après Galtanisetta les collines s’abaissent brusquement en diverses vallées, qui versent leurs eaux dans le Salso. Le sol est rougeâtre, trèsargileux ; une grande partie était sans culture. Dans les parties cultivées, les blés étaient assez beaux, mais encore inférieurs à ceux des cantons que nous venions de parcourir.

Castro Giovanni, dimanche 29 avril.

Nous avons traversé aujourd’hui des contrées encore plus ferliles et plus désertes. La pluie qui était tombée nous a fort incommodés, parce que nous avons dû franchir plusieurs ruisseaux très-enflés. Au bord du Salso, où l’on cherche inutilement un pont, nous avons trouvé les choses singulièrement disposées. Des hommes vigoureux étaient prêts, qui ont pris deux à deux par les flancs le mulet, chargé de son cavalier et du bagage, et l’ont mené ainsi à travers un bras profond de la rivière jusqu’à un grand banc de sable. Quand toute la société y fut parvenue, on passa de même le second bras, où les hommes, appuyant et poussant, ont soutenu l’animal dans le courant et dans le droit chemin. Le fleuve est bordé de quelques buissons, mais ils disparaissent bientôt dans l’intérieur des terres. Le Salso charrie du granit, transition du gneis, et du marbre brèche d’une seule couleur.

Nous vîmes alors devant nous la croupe isolée sur laquelle est situé Castro-Giovanni, et qui donne à la contrée un caractère sévère et singulier. On ne voit pas Castro - Giovanni avant d’avoir atteint le sommet de la montagne, car il est situé sur la pente rocheuse qui regarde le nord. L’étrange petite ville, le clocher, le village de Galtascibetta à gauche, à quelque distance, présentent en face l’un de l’autre un aspect tout à fait sérieux. On voyait dans la plaine les fèves en pleine fleur. Mais qui aurait pu jouir de ce spectacle ? Les chemins