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convenir qu’ils sont beaucoup plus délicats et plus savoureux que les nôtres. Quand on traverse les champs, les paysans permettent de manger autant qu’on veut des jeunes fèves de marais.

Gomme je remarquais des pierres noires et compactes, qui ressemblaient à une lave, l’antiquaire me dit qu’elles venaient de l’Etna, qu’il s’en trouvait de pareilles au port ou plutôt au mouillage.

Il n’y a pas beaucoup d’oiseaux dans ce pays. On voit des cailles. Les oiseaux de passage sont les rossignols, les alouettes et les hirondelles. Les rinnine, petits oiseaux noirs qui viennent du Levant, s’apparient en Sicile et vont plus loin ou s’en retournent ; les ridennes viennent d’Afrique en décembre et janvier, s’abattent sur l’Acragas et, de là, se retirent dans les montagnes.

Encore un mot sur le vase de la cathédrale. On y voit un héros équipé complètement ; on dirait un étranger devajit un vieillard assis, qui est caractérisé comme roi par le sceptre et la couronne. Derrière lui est une femme, la tête baissée, la main gauche sous le menton, dans l’attitude de la réflexion attentive. Vis-à-vis, derrière le héros, un vieillard, aussi couronné. Il parle à un homme qui porte une lance, et qui peut être de la garde du corps. Le vieillard semble avoir introduit le héros, et dire au garde : « Laissez-le parler au roi. C’est un brave homme. » Le rouge semble être le fond de ce vase, et le noir un enduit. Ce n’est qu’au vêtement de la femme que le rouge semble mis sur le noir.

Agrifçente, vendredi 27 avril 1787.

Si Kniep veut exécuter tous ses projets, il faut qu’il dessine sans relâche, tandis que je me promène avec mon vieux petit guide.

Nous sommes allés du côté de la mer, d’où Agrigente, comme les anciens nous l’assurent, se présentait fort bien. Mon regard fut attiré sur l’étendue des flots, et mon guide me fit observer une longue traînée de nuages, qui, s^T^lables à une chaîne de montagnes, paraissaient reposer au midi sur la ligne de l’horizon : ils indiquaient, me dit-il, la rive d’Afrique. J’ob-