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L’ARCADIE.

Paysage agreste.

PHORCIS, LE CHOEUR. La scène change. A une suite de grottes s’appuient des berceaux fermés ; un bois touffu s’élève jusqu’aux .rochers escarpés qui régnent alentour ; Faust et Hélène ne sont pas vus. Les femmes qui composent le chœur sommeillent, couchées ça et là.

Phorcis.

Combien Je temps ces jeunes filles ont-elles dormi, je l’ignore. Ont-elles rêvé ce que j’ai vu clairement devant mes yeux, je l’ignore également. C’est pourquoi je les éveillerai. Il s’étonnera ce jeune peuple, et vous aussi, barbons, qui êtes assis là-bas, attendant de voir enfin l’explication de prodiges croyables. (Aux jeunes filles.) Debout ! debout ! et secouez vite vos chevelures ! Chassez de vos yeux le sommeil. Ne clignotez pas ainsi et écoutez-moi.

LE CHOEUR.

Parle toujours, raconte ce qui s’est passé d’étrange. Nous écouterions surtout volontiers ce que nous ne pouvons pas croire du tout : car il nous ennuie de contempler ces rochers.

Phorcis.

Enfants, à peine vous êtes vous frotté les yeux et déjà il vous ennuie ? Écoutez donc : dans ces antres, ces grottes, ces berceaux, une retraite, un asile, ont été donnés, comme aux amants des idylles, à notre maître et à notre maîtresse.

LE CHOEUR.

Eh quoi ? là dedans ?

Phorcis. Séparés du monde, ils m’ont appelée, moi seule, à les servir.