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la part des Saxons ; que le Normand purge les mers, et qu’il agrandisse Argos.

Alors chacun habitera ses demeures, et tournera au dehors ses forces et ses tonnerres : mais sur vous dominera Sparte, antique résidence de la reine.

Elle vous verra jouir, chacun à part, du territoire auquel nul bien ne manque ; vous chercherez à ses pieds, avec confiance, la garantie et le droit et la lumière. (Faust descend ; les princes forment un cercle autour de lui, pour recevoir plus amplement ses ordres et ses instructions.)

LE CHOEUR.

Qui veut posséder la plus belle, brave et prudent, doit, avant toute chose, s’assurer des armes. Ses prévenances ont pu lui conquérir le suprême bien de la terre, mais il ne le possède pas tranquillement : des trompeurs le lui dérobent par l’adroite flatterie ; des brigands le lui ravissent hardiment. Qu’il veille à les repousser.

Aussi je loue notre prince, je l’estime plus que les autres, d’avoir su, courageux et prudent, former cette alliance, en sorte que les puissants lui obéissent, prêts à chaque signal. Ils accomplissent fidèlement ses ordres, chacun pour son propre avantage, comme pour payer au maître le tribut de la reconnaissance et pour la gloire de tous deux.

Car qui ravira maintenant cette belle au redoutable possesseur ? Elle lui appartient. Qu’elle lui soit donnée, deux fois donnée par nous, qu’il entoura, comme elle, au dedans, des plus fortes murailles, au dehors, de la plus vaillante armée.

FAUST.

Les largesses que nous venons de leur dispenser, à chacun un riche pays, sont grandes et magnifiques. Qu’ils partent : nous garderons le centre de l’empire.

Et ils te défendront à l’envi, péninsule, de toutes parts baignée par les flots, attachée par une chaîne légère de collines au dernier rameau des montagnes d’Europe.

Plus que toutes les régions que le soleil éclaire, qu’il soit à jamais heureux pour chaque race, ce pays, soumis désormais à ma reine, et qui d’abord leva les yeux sur elle,

Lorsqu’aux murmures des roseaux d’Eurotas, rayonnante,