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SECOND FAUST



PROLOGUE


Une contrée riante.


FAUST, étendu sur un gazon fleuri, fatigué et inquiet, cherche à s’endormir, et des esprits appelés

Elfes, figures légères et charmantes, voltigent en cercle autour de lui.


ARIEL chante accompagné des harpes d’Éole.


Si la pluie des fleurs du printemps
Tombe en flottant sur toutes choses,
Si la bénédiction des vertes prairies
Sourit à tous les fils de la terre,
Le grand esprit des petits elfes
Porte son aide partout où il peut ;
Et que ce soit un saint ou un méchant.
L’homme de malheur excite toujours sa pitié.

Vous qui flottez autour de cette tête en cercle aérien,
Montrez ici la noble nature des elfes ;
Adoucissez la douleur aiguë du cœur,
Arrachez les flèches amères du remords cuisant,
Et purifiez son âme des malheurs passés.
Il y a quatre périodes du repos de la nuit ;
Remplissez-les avec bienveillance et activité.

D’abord vous penchez sa tête sur de frais coussins de verdure,
Puis vous le baignez dans la rosée du fleuve Léthé ;
Bientôt les membres roidis s’assouplissent,
Et, se fortifiant, il repose en attendant le matin.
Vous remplirez alors le plus beau devoir des elfes
En le rendant à la sainte lumière du jour.