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espérance de la sauver. Toutefois, il ajouta qu’il ne pouvait encore répondre de rien, que les douze heures qui allaient suivre seraient sans doute critiques, mais que si le lendemain matin elle n’était pas plus mal, il croyait pouvoir garantir sa guérison. Mrs. Hammond, qui n’avait encore vu jusque-là les choses que comme désespérées, devint presque folle de joie. Dans son ravissement, elle fondait en larmes, elle bénissait le docteur dans les termes les plus vifs et les plus passionnés, elle disait mille extravagances. Le docteur Wilson saisit cette occasion pour la presser de prendre elle-même un peu de repos ; à quoi elle consentit après s’être fait donner une chambre tout auprès de celle de miss Melville, et avoir bien recommandé à la garde de l’avertir au moindre changement qui pourrait survenir dans l’état de la malade.

Mrs. Hammond dormait depuis plusieurs heures sans interruption, lorsqu’elle fut réveillée par un mouvement extraordinaire qui se fit entendre dans la chambre voisine. Elle prêta l’oreille pendant quelques minutes, et ensuite se détermina à aller voir ce que ce pouvait être. Comme elle ouvrait la porte, elle rencontra la garde qui venait la chercher ; la figure de celle-ci indiquait assez, sans qu’il fût besoin de parler, ce qu’elle venait apprendre. Mrs. Hammond vole au lit de miss Melville et la voit expirante. Les apparences du mieux avaient été de peu de durée. Le calme du matin n’avaient été qu’un éclair précurseur de la mort. En quelques heures,