sous moi, et je retombai par terre. Il fallut tranquillement me laisser reprendre.
XXVI
On me conduisit pour cette nuit dans la chambre du geôlier, et les deux hommes y restèrent avec moi. On me fit mille questions, auxquelles je ne répondis guère, mais je me plaignis beaucoup de ma jambe. Je ne pus obtenir à cet égard aucune satisfaction, si ce n’est qu’on me dit : « Au diable, mon garçon ; allez, si ce n’est que cela, nous vous donnerons un onguent pour vous guérir ; nous y mettrons un bon emplâtre de fer. » Dans le fait, ils étaient de fort mauvaise humeur contre moi, pour avoir troublé leur sommeil et leur avoir causé tant d’embarras. Dès le matin ils me tinrent parole ; sans avoir égard à l’enflure excessive de ma jambe, ils me mirent les fers aux deux pieds, et m’attachèrent à un anneau sur le plancher de mon cachot avec une chaîne fermée d’un cadenas. Je leur fis de vives remontrances contre un pareil traitement ; je leur dis que la loi n’avait pas encore prononcé sur moi, et que, par conséquent, à ses yeux, j’étais réputé innocent. Mais ils me dirent de garder tout ce verbiage pour d’autres, qu’ils savaient bien ce qu’ils faisaient, et