Page:Gobineau Essai inegalite races 1884 Vol 1.djvu/592

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le jeta. Avec le second, comme les éléments arians, sources de la vie et de la civilisation locales, étaient faibles, numériquement parlant, il fut promptement gagné aussi par l’infusion noire. Toutefois, il se défendit au moyen d’une séparation relative des castes, et le sentiment artistique, que le premier flux avait développé, resta stationnaire, cessa promptement de progresser, et ainsi put mettre beaucoup plus de temps qu’en Assyrie à s’avilir. Dans l’Inde, comme une barrière bien autrement forte et solide fut opposée aux invasions du principe nègre, le caractère artistique ne se développa que très lentement et pauvrement au sein du brahmanisme. Il lui fallut attendre, pour devenir vraiment fort, la venue de Sakya-mouni : aussitôt que les bouddhistes, en appelant les tribus impures au partage du nirwana, leur eurent ouvert l’accès de quelques familles blanches, la passion des arts se développa à Salsette avec non moins d’énergie qu’à Ninive, atteignit promptement, comme là encore, son zénith, et, toujours pour la même cause, s’abîma presque subitement dans les folies que l’exagération, la prédominance du principe mélanien, amenèrent sur les bords du Gange comme partout ailleurs.

Lorsque les Iraniens prirent le gouvernement de l’Asie, ils se virent en présence de populations où les arts étaient complètement envahis et dégradés par l’influence noire. Eux-mêmes n’avaient pas toutes les facultés qu’il aurait fallu pour relever ce génie en décomposition.

On objectera que, précisément, parce qu’ils étaient arians, ils rapportaient au sang corrompu des Sémites l’appoint blanc destiné à le régénérer et qu’ainsi, par une nouvelle infusion d’éléments supérieurs, ils devaient ramener le gros des nations assyriennes vers un équilibre de principes ethniques comparable à celui où s’étaient trouvés les Chamites noirs dans leur plus beau moment, ou, mieux encore, les Chaldéens de Sémiramis.

Mais les nations assyriennes étaient bien grandes et la population des tribus iraniennes dominatrices bien petite. Ce que ces tribus possédaient, dans leurs veines, d’essence féconde, déjà entamé, du reste, pouvait bien se perdre au milieu des