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Les Bactriens et les tribus arianes qui les limitaient au nord et à l’est avaient créé et développé ces dogmes. Ils en avaient vu naître le prophète dans cet âge bien éloigné où, sous les règnes nébuleux des rois kaïaniens, les nations zoroastriennes, y compris celles d’où devaient sortir un jour les Sarmates, étaient au lendemain de leur séparation d’avec les Hindous (1)[1].

À ce moment, la religion nationale, bien que, par sa réforme, devenue étrangère au culte des purohitas, et même à ces notions théologiques plus simples, patrimoine primitif de toute la race blanche dans les régions septentrionales du monde. Cette religion était incomparablement plus digne, plus morale, plus élevée, que celle des Sémites. On en peut juger par ce fait, qu’au VIIe siècle elle valait mieux, malgré ses altérations, que le polythéisme, pourtant moins abject, adopté dès longtemps par les nations helléniques (2)[2]. Sous la direction de cette croyance, les mœurs n’étaient pas non plus si dégradées et conservaient de la vigueur.

Conformément à l’organisation primitive des races arianes, les Mèdes vivaient, par tribus, dispersés dans des bourgades. Ils élisaient leurs chefs, comme jadis leurs pères avaient élu



(1) Kaïanien, vient de Kaï, syllabe qui précède les noms de plusieurs rois de cette dynastie zoroastrienne : ainsi Kaï-Kaous et Kaï-Khosrou. Ce mot paraît avoir été le titre des monarques. En zend, il a la forme Kava, et est identique avec le sanscrit Kavi (soleil). Peut-être n’est-il pas sans intérêt de rapprocher ce sens de celui du Phra égyptien. (Voir Burnouf, Commentaire sur le Yaçna, t. I, p. 424 et passim.) — Ces rois kaïniens donnèrent la première impulsion à la nationalité séparatiste des Zoroastriens. Ils ont jeté certainement un grand éclat, puisque, à travers tant de siècles, ils ont produit des traditions nombreuses et persistantes qui font la partie la plus notable du Schahnameh.

(2) Comme toutes les religions, aux époques de foi, le magisme était ce qu’on appelle, de nos jours, intolérant. Il détestait le polythéisme dans toutes ses formes. Xerxès enleva l’idole de Bel, qui trônait à Babylone, et détruisit ou dévasta tous les temples qu’il rencontra en Grèce. — Ainsi Cambyse ne fit en Égypte qu’obéir à l’esprit général de sa nation lorsqu’il maltraita si fort les cultes du pays. (Voir Bœttiger, Ideen zur Kunstmythologie (Dresde, In-8°, 1826), t. I, p. 25 et passim.)

  1. (1) Kaïanien, vient de Kaï, syllabe qui précède les noms de plusieurs rois de cette dynastie zoroastrienne : ainsi Kaï-Kaous et Kaï-Khosrou. Ce mot paraît avoir été le titre des monarques. En zend, il a la forme Kava, et est identique avec le sanscrit Kavi (soleil). Peut-être n’est-il pas sans intérêt de rapprocher ce sens de celui du Phra égyptien. (Voir Burnouf, Commentaire sur le Yaçna, t. I, p. 424 et passim.) — Ces rois kaïniens donnèrent la première impulsion à la nationalité séparatiste des Zoroastriens. Ils ont jeté certainement un grand éclat, puisque, à travers tant de siècles, ils ont produit des traditions nombreuses et persistantes qui font la partie la plus notable du Schahnameh.
  2. (2) Comme toutes les religions, aux époques de foi, le magisme était ce qu’on appelle, de nos jours, intolérant. Il détestait le polythéisme dans toutes ses formes. Xerxès enleva l’idole de Bel, qui trônait à Babylone, et détruisit ou dévasta tous les temples qu’il rencontra en Grèce. — Ainsi Cambyse ne fit en Égypte qu’obéir à l’esprit général de sa nation lorsqu’il maltraita si fort les cultes du pays. (Voir Bœttiger, Ideen zur Kunstmythologie (Dresde, In-8°, 1826), t. I, p. 25 et passim.)